2013
Comment on se débarrasse de comédiens qui ont consacré trente années de leur vie à un territoire :
Vers la fin Juin 2013, nous apprenons sans le moindre ménagement ni proposition de compromis, que notre participation à la communauté de communes est annulée : décision du maire par intérim (l’ancien, Monsieur Tournier étant décédé d’une crise cardiaque). Par ricochet ce nouveau maire vient d’être bombardé président de la dite communauté. Nous n’aurons aucune autre explication de la part des élus responsables de la commission culturelle ni d’ailleurs du maire lui-même, les uns et l’autre se renvoyant la balle en pensant nous abuser. C’est ça la « gauche » ? Nous avions pourtant posé clairement la question dès le début de l’année 2013 et il nous avait été répondu que notre action ne serait en rien remise en cause. Nous avons donc comme chaque année préparé les nouvelles créations, les nouveaux programmes. Et, comme chaque année nous avons fait notre prospection en conséquence, c’est-à-dire en prévoyant de larges plages de temps pour la Communauté de Communes. Fin Juin, il est trop tard pour boucler une saison. Je ne suis pas sûr que les mêmes élus auraient agi avec cette désinvolture, cette lâcheté, s’il s’était agi de bureaucrates ou de cantonniers ou de rugbymans. Il était si simple d’avoir un brin de courage et de dignité et de nous remercier par exemple en Janvier en nous donnant les raisons de notre congé. Nous aurions eu le temps de nous organiser. Dernier mépris : le maire offre à Isabelle et Nicolas qui veulent en savoir un peu plus, d’acheter notre silence pour 4000 euros (que nous refusons). Pour conclure, il est bon de savoir que ce maire est un ancien enseignant ! Le résultat de ces agissements, c’est que les quatre comédiens salariés de la compagnie ne savent pas comment ils boucleront leurs cachets. Au passage je signale que pas un élu (prétendument de gauche), pas un enseignant n’a réagi en notre faveur ni contesté publiquement le passe-droit démocratique pratiqué par ces personnages qui se disent républicains !… Moi, j’appelle ça un comportement de patrons de choc. Malheureusement notre syndicat qui a très nettement dénoncé ces agissements est trop faible pour créer quelque rapport de force que ce soit. C’est ce qui s’appelle être cocufié par son propre camp. On est dans magouille et tripatouillage. Les dégâts pour nous sont sans fin. Il faut du courage pour comprendre et reprendre chemin. Quoi, après trente ans de travail il n’y a pas une personne pour vous soutenir autrement qu’avec des larmes de crocodile ? Quoi, pas un élu qui brandisse en faveur de cette injustice l’arme de sa démission ? En agissant de cette façon, messieurs dames on alimente les extrêmes. Je vous abandonne à vos consciences et vos compromissions. D’ailleurs vous êtes en train de le payer au niveau national. Après la colère, toujours, vient le mépris. Et ce ne sont pas que des mots. Je ne suis qu’un saltimbanque mais je ne compte pas sur mon miroir pour me réfléchir et réfléchir le monde comme il va. Je sais que ce coup de gueule ne changera rien, mais à moi cela me fait du bien.
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