DOM JUAN (Molière)
Me sachant fragilisé suite à un long séjour à l’hôpital où l’on m’avait découvert un cancer qui n‘en était
pas un, les comédiens donnent tout. Ils sont magnifiques de sincérité. Ils collent au texte tout en le
faisant comme il se doit chanter. Le public est enthousiaste. Je reçois des lettres étranges, intimes,
sensibles. Nous avons fait le bon choix : la révolte contre le « ciel ».
Un soir, tandis que je me démaquille, entre sans frapper une dame de quarante / quarante-cinq ans, elle
va droit aux costumes, les hume, les caresse, puis, apparemment satisfaite, repart sans un regard pour
le comédien : seul l’intéresse le personnage, le mythe. J’en conclue que j’ai bien joué le « rôle ». On se
rassure comme on peut…
Jean-Marie Villette, qui a un jeu « à l’américaine », donne un Sganarelle égaré, sans rouerie ni jugement
de classe. Il est comme emporté par Dom Juan, mais à l’évidence mettant strictement en application ce
que dit Molière : « Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose. Il faut que je lui sois
fidèle en dépit que j’en ai. ». Il se soumet, mais ne parvient pas à préciser sa révolte, le pourquoi de ses
désaccords. C’est parfait. Dans le temps. Les chefs d’œuvres s’adaptent à toutes les époques.
Le commandeur est une immense main d’acier fixée au donjon qui s’abat implacablement sur Dom
Juan. Une interprétation mi-figue mi-raisin de la punition divine. Cela grince. Une machine sans
possible raison. Elle a été imaginée et réalisée par un homme remarquable : Jean-Robert Lestage.
À Puivert, un proscenium s’avançait jusqu’au milieu des spectateurs et là je disais la tirade de
l’hypocrisie, non pour accuser les spectateurs, mais pour les prendre directement à témoin et les
invitant en quelque sorte à se déterminer.
DISTRIBUTION :
Dom Juan : Jean-Paul Cathala / Sganarelle : Jean-Marie Villette / Elvire : Marina Duval puis
Géraldine Granjon / Gusman : Nicolas Froment / Dom Carlos : Pierre Kalinowski puis Alain Salomon /
Dom Alonse : Michel Maingois puis Clauce Grimberg / Dom Louis : ….. / Charlotte : Nelly Paindavoine
puis Christine Fersen / Mathurine : Colette Rigual puis Claude Guillaume / Pierrot : Jean-Loup Bourrel
puis Jean-Marc Alberg / Monsieur Dimanche : Gérard Poulet puis Patrice Ghirardi / La Ramée :
François Marchandeau.
Costume : Jean Dometti
Régie : Jean-Claude Cassiet
Un projet très lourd. Mais le couple Géraldine Granjon / Claude Grimberg fonctionnait si bien !... Toute la
troupe est mobilisée. Nous ont rejoints Jean-Loup Bourel et Jean-Claude Cassiet chef éclairagiste sur
antenne 2 capable de tout solutionner en régie, ce qui n’est pas rien quand on affronte le plein air.
Le spectacle ne sera pas le meilleur que j’ai mis en scène. On s’égare vite dans les labyrinthes d’intrigues
parallèles de monsieur Will.
Il n’importe, le plaisir est là et nous nous amusons beaucoup.
LA MÉGÈRE APPRIVOISÉE (Shakespeare)
Jean-Pierre Han met en scène le Vitrac. Il a une passion pour cet auteur sur lequel il a pas mal écrit et
qu‘il a contribué à remettre au gout du jour.
Pièces en un Acte (Tardieu / Vitrac / Villette)
1969
Décor de tournée : Jean Dometti.
Il s’agit essentiellement d’une très grande toile de fond « abstraite » noire, grise, blanche… qui préfigure
ardemment ce qu’il fait aujourd’hui. Sur le plateau des praticables légers qui peuvent se déplacer à
volonté. La leçon Vilarienne n’est pas perdue pour tout le monde.
On remarque dans la distribution Alain Salomon qui débute en théâtre et deviendra un remarquable
membre du Théâtre du Soleil puis du Groupe Tse.
DISTRIBUTION :
Prologue
Un Lord : Jean-Paul Cathala / Christophe Sly : Jean-Marie Villette / L’Hôtesse : Nelly Paindavoine /
Les Valets : Nicolas Froment ; François Marchandeau ; Michel Maingois
Comédie
Baptista : Gérard Poulet / Vicentio : François Marchandeau / Lucentio : Pierre Kalinowski / Petruchio :
Claude Grimberg / Gremio : Jean-Pierre Han / Hortensio : Michel Chatain / Tranio : Jean-marc
Alleberg / Biondello : Gilbert Sagel / Grumio : Jean-Lou Bourrel / Curtis : Nelly Paindavoine / Un
Pédagogue : Jean-Paul Cathala / Catharina : Géraldine Granjon / Bianca : Colette Rigual / Une Veuve :
Nelly Paindavoine
Costumes : Jacques Tromeur
Régie : Jean-Claude Cassiet
Exposition de Jeunes plasticiens et artisans régionaux.
Programme musical dirigé par Susan Ferré avec Ted Gillen
Programme cinéma (art et essai)
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