LES RUSTRES
(Goldoni)
Il y aura plusieurs distributions, mais pour l’essentiel cela n’a pas bougé. En voici le programme dessiné
par Trom :
En tournée en Provence, des aventures étonnantes : nous jouons sur une place de village bondée à
craquer. La scène montée par les villageois, est faite de plateaux suspendus à des chaînes, au-dessus
d’une ruelle transformée en… poulailler par les voisins. Sortant de scène comme toujours avec fougue,
Marina fait une chute de trois mètres au milieu des… poules. Le fou rire s’empare terriblement de nous
tous et le public suit.
Une autre fois : je m’obstine, toujours en plein air à vouloir accrocher notre toile de fond que je
considère comme essentielle à la sémantique de mon spectacle. Le maire prévient : « attention au
mistral ». Nous commençons, le mistral se pointe, d’abord câlin puis très vite entreprenant, nous voilà
accrochés comme à une voile emportant toute la troupe. Applaudissements (je crois). Les provençaux
sont le meilleur public du monde.
Ailleurs nous recherchons désespérément notre jeune premier, il est à plat ventre sur une haute
branche et dort comme un bienheureux.
Ainsi de suite tout un été. Juste avant mai 68. On ne peut rêver mieux !
Mais je veux saluer mes amis de ce temps et qui le sont restés et qui resteront longtemps dans mon
cœur. Jusqu’à ce que cette singulière machine ne fonctionne plus.
LES FEMMES SAVANTE (Molière)
Jean
Dometti
réalise
son
premier
décor.
Il
a
16
ans.
Minimaliste
le
décor,
car
nous
sommes
très
pauvres.
La
musique
est
de
Pierre
Israël
Meyer
qui
signe
là
sa
première
musique
de
scène.
Philaminte
est
interprétée
par
Juliette
Carré
,
Chrysale
par
Claude
Grimberg,
Bélise
par
Cléopâtre
Athanassioux
.
Michel
Bouquet
assiste
à
la
première.
Cléopâtre
est
devenue
une
formidable
psychanalyste
très
branchée
Homère
et Sophocle. Tiens, tiens !
Le
spectacle
a
très
peu
tourné.
Nous
n’avions
aucun
savoir-faire
dans
le
domaine
de
la
vente.
Et
puis
Paris
c’est une prison en extension pour ceux qui ne sont pas du sérail.
Jean
Dometti
fera
nombre
de
décors
et
de
costumes
pour
la
troupe.
C’est
un
artiste
qui
tatoue
de
ses
troubles
profonds
n’importe
quel
support.
Comme
on
écrirait
sur
la
peau
des
rêves.
Il
prend
un
bout
de
tissu
sale
ramassé
dans
la
rue,
il
le
déchire,
le
tord,
le
noue
à
d’autres,
cela
devient
un
costume.
Sa
réussite
la plus éclatante avec nous sera Antigone pour le
Grenier de Toulouse
. Mais j’en parlerai en temps utile.
1967
Géraldine Granjon
Claude Grimberg
Colette Rigual
Marina Duval
Nelly Paindavoine
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