2017
THERMIDOR (Poèmes de Simon Brest)
Ce sont des œuvres à lire et surtout à relire. Et si possible à haute voix, en forêt, par exemple, car on y revient comme attiré par des sens plus secrets, des émotions plus clandestines qui nous auraient échappés en première lecture car violemment soudés à la vie, à l’exaltation d’être au monde, à la nature. Ces poèmes sont aussi des lieux d’expérience : Simon Brest aime les mots ; parfois oubliés, agonisant dans des dictionnaires ; ou des mots qu’il invente, lui. Il aime les images imprévisibles, les idées- flèches qui percent et délivrent. S’il fallait le rapprocher de quelqu’autre (ce qui est inélégant mais tant pis), ce serait de René Char, car comme Char, Simon Brest est habité par les chants cruels ou exaltants de l’Histoire et toujours intimement liés à sa propre histoire. Tout dans cette œuvre tend à l’universel. Tout nous ramène à l’intime. Un intime que nous pouvons faire nôtre comme un don généreux et désintéressé du poète, une Histoire barbare sans doute, mais, on le pressent, il suffirait de si peu pour la tenir en laisse. Le poète nous le fait comprendre avec force.
ÉCHOTIDIENS (Poèmes de André Vinas)
Dans la mouvance des jours qui s’écoulent, grande est la tentation d’arrêter le temps, ne fût-ce qu’un instant: de l’inscrire dans un espace dont nous pourrions tenter de définir les limites. La parole vient à notre aide. Dans cette démarche, elle est la seule alliée sur qui le poète peut compter, lui que les mots ne trompent jamais, mais qu’il doit sans cesse apprendre à maîtriser. Pour atteindre cette surréalité des éléments, pour essayer de l'atteindre, il conviendra de se mettre à l'écoute des mots qui peuvent nous faire entrer dans les temples du temps et de l'espace et, pour peut- être y parvenir, la modestie et la quête de la simplicité devront être à la mesure de la difficulté de l'enjeu.
RIMBAUD “LE BATEAU IVRE” (Lecture)
Le 20 Octobre 2014, 160ème anniversaire de la naissance du génie adolescent. Un prétexte, c’est sûr. Un beau prétexte pour revenir encore et toujours sur les mêmes questions : pourquoi celui-là, pourquoi là- bas dans les Ardennes, pourquoi ces fuites, ces retours, pourquoi cette jambe sectionnée de cet inlassable arpenteur du monde ? Surtout à quel insondable abîme sont arrachés les mots qui brûlent sans sagesse acquise, sans expérience de corps ni déraison ?
www.jeanpaulcathala.com © Mention légal 2013 - 2019